FAQ

*Les réponses sont apportées par les experts membres de L'association Le Commerce du Bois ainsi que par ses partenaires*

 

TECHNIQUE

 

Q : Je viens de poser un escalier intérieur en iroko, pouvez vous me dire quel produit utiliser pour le vitrifier, ainsi que les différentes étapes avant la vitrification ?

Comme le Teck, l’iroko est un bois très gras (ce qui lui confère ses propriétés en matière de durabilité) mais qui suppose :

- d’être préalablement dégraissé

- Et d’être parfaitement sec (autour de 10 %) avant qu’une finition ne lui soit appliquée.

Pour le dégraisser, vous pouvez par exemple utiliser les diluants du commerce et nettoyer / essuyer les excédents. Après application attendre quelques heures et appliquer votre finition. Puis attendre plusieurs jours pour voir si vous ne voyez pas apparaître de tâches sous le vernis. Bref, pas simple et pas sûr du résultat. Je vous conseille d’entreprendre des essais sur des zones discrètes (en sous face) avant de vous engager sur l’ensemble de l’escalier.

Autre solution, appliquer une huile ou un saturateur de type DEKSOLJE de chez DURIEU ou équivalent chez BLANCHON directement sur l’Iroko : vous obtiendrez alors un effet naturel , sans risque d’écaillage du vernis, etc. En somme, vous ferez du caractère naturellement gras de l’Iroko un atout et non un inconvénient … ce qui reste l’un de ses principaux atouts d’ailleurs. 

 

Q : Quelles sont les principales essences tropicales utilisables pour la fabrication d’emballages ?

Le choix des essences utilisables pour la fabrication de ce type de produit dépend de la nature de l’emballage à réaliser. Le plus souvent, il résulte d’un compromis entre le poids de l’emballage, sa résistance mécanique et le prix du bois retenu pour sa fabrication.

Cela amène généralement à sélectionner des essences de densité comprise entre 0,4 et 0,6 de faible ou moyenne durabilité.

Selon le type d’emballage à réaliser, on doit également s’assurer que l’essence :

- présente une bonne aptitude au clouage et à l’agrafage ainsi qu’à l’arrachement,

- permet l’obtention de placages de bonne qualité (cas des emballages contreplaqués et légers),

- présente une durabilité suffisante pour l’emploi envisagé ; dans certains cas, les essences de très faible durabilité doivent être exclues lorsque les emballages risquent d’être soumis à une réhumidification prolongée (stockage dans des lieux humides, contacts avec le sol, exposition aux intempéries).

Parmi les essences techniquement bien adaptées à la fabrication d’emballages, on peut citer les suivantes : Aiélé, Ako, Balsa, Couroupita, Faro, Fromager, Kondroti, Marupa, Mayapis, Obeché, Pins de plantation- Parapara, Quaruba, Sandé, Tchitola, Tornillo, Virola.
En pratique, le facteur prix reste le paramètre essentiel qui va conditionner le choix de la matière première ; de ce fait et à part exception, les essences de forêt naturelle citées ci-dessus n’arriveront que très difficilement à se placer sur ce créneau d’utilisations en dehors des pays de production.

En revanche, des sciages de Pin de plantations (en provenance du Chili, de Nlle Zélande, Madagascar ...) produits et exportés à bas prix viennent directement concurrencer les essences tempérées traditionnellement employées pour la fabrication d’emballage (Epicéa, Pin sylvestre...).

Le Balsa constitue un cas particulier : cette essence est utilisée pour la fabrication d’emballages spéciaux de haut de gamme. Les bois proviennent essentiellement de plantations.
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ENVIRONNEMENT ET AMENAGEMENT FORESTIER :

 

Q : Quelle est l’ampleur de la déforestation des forêts tropicales ?

Les forêts tropicales représentent 1,8 milliards d'hectares dans le monde, soit 47% des forêts mondiales. Elles sont réparties comme suit : 635 millions d'ha en Afrique (35%), 900 millions d'ha en Amérique du Sud (50%), et 325 millions d'ha en Asie Océanie (15%). Chaque année, la déforestation fait disparaître près de 13 millions d'ha, chiffre qui tendrait à se stabiliser.

Sources : http://www.fao.org/news/story/fr/item/327181/icode/

Q : Quelles en sont les principales causes, et en quoi l'exploitation forestière y contribue-t-elle ?

Variable selon les régions tropicales, la déforestation est le résultat de plusieurs facteurs qui peuvent se compléter mais qui sont tous liés à des questions de développement économique et démographique des pays.
L'usage du bois de feu (pour chauffage et alimentation à raison en moyenne de 1kg de bois/jour/habitant) et l'agriculture (notamment pour le développement de grandes cultures type soja ou palmier à huile, ou encore pour la pratique de l'élevage extensif) sont la principale cause de la déforestation. Vient ensuite en deuxième position l'exploitation forestière illégale.

 

Q : Que fait-on pour limiter les impacts négatifs de l'exploitation forestière sur les forêts naturelles ? Qu'est-ce qu'un mode de gestion "responsable" de la forêt ?

Un élément central d’une lutte efficace contre la déforestation est l’aménagement forestier, et en particulier l’outil de planification de l'exploitation forestière dénommé "Plan d'Aménagement" (PA).

Il permet notamment :

- de définir les modalités de prélèvement à mettre en œuvre afin de ne pas menacer/perturber l'équilibre forestier dans toutes ses composantes,

- d'établir un inventaire de la faune et de la flore en vue de leur préservation,

- de mener des études socio-économiques afin de prendre en compte les besoins des populations locales afin de les intégrer au processus de récolte forestière.

Dans les grandes concessions L'ensemble de ces informations est porté sur des cartes grâce à des Systèmes d'Information Géographiques (SIG).

 

Q : Combien de temps faut-il pour mettre en place un plan d’aménagement ?

Le Plan d'Aménagement est réalisé suivant une méthodologie en 3 grandes étapes :

- études et préparation du plan (durée de 1 à 3 ans selon la taille de la concession),

- rédaction du plan d'aménagement (durée : 6 mois) et agrément par l'administration forestière du pays d'implantation,

- mise en oeuvre du Plan d'Aménagement sur une période de "rotation" (période entre deux coupes successives) de 25 à 30 ans selon les législations en vigueur.

 

Q : Y a-t-il un impact de l’aménagement sur les ressources forestières?

Une concession sous aménagement, c'est en moyenne 1 à 2 arbres prélevés par hectare tous les 25 à 30 ans (soit en moyenne 0,6 arbre par terrain de football). Concrètement, sur les concessions accordées à des forestiers responsables, on note en Afrique par exemple que ces derniers exploitent uniquement 3 à 5 % des surfaces chaque année, en ne prélevant que 5 à 10 m³ par hectare.

De plus, dans le cadre de l’aménagement se mettent également en place des techniques d'Exploitation à Faible Impact (EFI ou RIL en anglais) qui permettent de diminuer au maximum les dégâts sur la ressource (abattage, débardage, tracé de routes, etc.) tout en assurant un niveau de sécurité optimum pour les salariés. Aujourd’hui, les volets social et environnemental prennent une place centrale dans l’aménagement.

 

Q : Comment s’assurer que les essences récoltées ne vont pas disparaître ?

Grâce aux inventaires réalisés sur toute la surface forestière concédée, l'exploitant dispose d'informations sur la répartition de la ressource par essence et par classe de diamètre. En considérant les taux de reconstitution, on arrive à définir quels prélèvements on peut réaliser pour ne pas menacer telle ou telle essence. De cette manière, on ne prélève que l’accroissement naturel (= ce que la forêt produit chaque année) et non le capital (la forêt) qui est par conséquent préservé sur le long terme.

 

Q : Est-ce que les forestiers replantent les forêts qui leur sont concédées après exploitation ?

Dans le milieu tropical, la nature est luxuriante. Dans la mesure où une concession est gérée de manière responsable, replanter en forêt naturelle serait un « non-sens » (cela nécessiterait des moyens humains et financiers importants pour des résultats certainement moins intéressants que si on laissait la forêt se régénérer elle-même). Quand cela est nécessaire, le forestier peut par contre "enrichir" la régénération naturelle pour essayer de favoriser le développement de telle ou telle essence. Les plantations peuvent être mises en oeuvre en milieu tropical, mais surtout sur des milieux fortement dégradés que l'on cherche à reboiser.

 

Q : Face à la déforestation, et vu l'importance environnementale des forêts tropicales, pourquoi ne met-on pas simplement l’ensemble des forêts tropicales « sous cloche » afin de les protéger intégralement ?

Mettre sous cloche la totalité des forêts tropicales reviendrait purement et simplement à priver les pays producteurs de tout revenu lié à la valorisation de leur filière bois. Ceci d'autant plus que pour bon nombre de ces pays, la filière bois constitue la première ou deuxième source d'emplois et de devises ==> une filière bois bien structurée, c'est un pays dont les ressources et les emplois sont pérennisés.

Par ailleurs, l’histoire montre qu’une forêt non gérée est systématiquement érodée par les populations:

- agriculture,

- bois pour production d’énergie,

- bois pour construction

 

Q : Que représente la filière bois dans l'économie des pays producteurs ?

« La contribution du secteur bois à l’activité économique des six pays forestiers d’Afrique centrale est variable, même si son importance reste prépondérante pour les recettes fiscales qu’il procure, pour sa part dans les exportations, et pour les emplois générés notamment par la création de pôles d’activité dans des régions éloignées des infrastructures et des zones peuplées. On estime ainsi que sa contribution au PIB varie fortement suivant les pays: Cameroun 6%, Congo 2%, Gabon 3-4%, Guinée équatoriale 6%, République centrafricaine 10 à 13%, République démocratique du Congo 0,7%».

Au delà de ces impacts économiques, la filière bois permet de fixer/créer des emplois en zones rurales reculées, évitant ainsi de gonfler les flux de populations vers les capitales déjà saturées. Dans ces zones rurales reculées, les sociétés forestières se substituent souvent à l'état pour tous les services de base aux populations, et assurent elles mêmes tout ou partie de l'éducation et des soins médicaux (création de dispensaires, d’écoles, de stations de potabilisation, etc.).

 

Q : Quels sont les freins à l’industrialisation en Afrique ?

Comparée à l'Asie et à l'Amérique du Sud, l'Afrique est le continent au sein duquel l'industrialisation (et donc la valeur ajoutée) des produits bois est la moins développée. L'Afrique continue ainsi aujourd'hui d'exporter des grumes, mais dans des proportions moindres qu'il y a encore quelques années.

Cette industrialisation "moins avancée" s'explique notamment par :

- un coût de main d'œuvre relativement plus élevé en Afrique qu’au Brésil ou en Asie,

- du personnel n’ayant pas toujours bénéficié de la formation requise,

- une situation politique fragile,

- une fiscalité peu incitative.

Malgré ce contexte difficile, des industriels continuent d’investir depuis plusieurs années dans des nouveaux outils industriels de production (scieries, usines de contreplaqués, unités de seconde transformation pour la fabrication de produits aboutés collés…) mais aussi des investissements dans de nouveaux séchoirs pour permettre d'aller vers des produits toujours plus transformés.


Q : En quoi l’exploitation des forêts tropicales contribue-t-elle au bien être despopulations locales ?

Quand elle est faite de manière responsable (notamment avec la mise en œuvre d'un plan d'aménagement), la récolte forestière induit la prise en compte des besoins des populations (ouvriers et leurs familles, populations locales et populations autochtones) vivant sur les concessions forestières. Dans des zones reculées où l'administration est souvent absente, les industriels concernés fournissent  un certain nombre de services de base à une grande partie de la population, permettant ainsi l'amélioration de leurs conditions de vie : accès aux services de santé, éducation, électricité pour la majorité des salariés et leurs familles, aide au développement de méthodes agricoles modernes.

 

CERTIFICATION :

 

Q : Quelle définition simple peut-on donner de la certification ?

La certification est un "outil de marché" qui permet à une entreprise de garantir à ses clients que les produits qu'ils achètent proviennent bien d'une forêt gérée de manière responsable. La certification permet d'assurer qu'un produit, un service ou une procédure a été réalisé selon des standards bien définis. On distingue :

- la certification forestière (FM) qui atteste du niveau de gestion de la forêt d'origine du produit bois (respect du volet environnemental et socio-économique),

- la certification de la chaîne de contrôle (COC) qui atteste de la traçabilité du produit lors des étapes successives de sa commercialisation jusqu'au consommateur final.

 

Q : Quelles garanties offre la certification dans des pays à faible gouvernance ?

La certification permet de faire valider par un organisme indépendant accrédité (SGS, BUREAU VERITAS, SMARTWOOD, etc.) que le niveau de gestion d'une entreprise est bien conforme à un cahier des charges appelé aussi référentiel. Ce niveau atteint par la société est validé par l'obtention d'un certificat (FSC, PEFC) permettant de labelliser les produits bois commercialisés comme certifiés.

En achetant un produit certifié, le consommateur dispose ainsi de toutes les garanties pour être certain que son achat est rigoureusement conforme normes du système de certification qui garantit notamment :

- une gestion responsable de la forêt d’origine,

- une traçabilité complète.

 

Q : On constate que les exploitants forestiers tropicaux mettent du temps à obtenir lacertification, pourquoi ?

La certification en milieu tropical est beaucoup plus complexe à obtenir qu'en milieu tempéré, et ce pour différentes raisons, et notamment :

- taille des surfaces forestières : il n'est pas rare que les surfaces forestières en milieu tropical (comme dans le bassin du Congo) représentent plusieurs centaines de milliers d'hectares. Il est beaucoup plus complexe d'être conforme à un cahier des charges contraignant sur 700 000 ha plutôt que sur 50 000 ha,

- niveau des infrastructures existantes : les forêts tropicales sont souvent impénétrables avec très peu d'infrastructures. Il est dès lors excessivement complexe de mettre en place (par exemple) des procédures d'évacuation des blessés, de contrôle des limites de la concession, ou encore de lutte contre le braconnage. De même, en cas d'évacuation, la société est tenue de prodiguer elle-même les premiers soins aux blessés, vu l'inexistence de structures de santé de proximité (ce qui n'est pas le cas dans des pays industrialisés où l’accès à des hôpitaux publics est facilité),

- une biodiversité riche à inventorier,

- la présence de populations autochtones dont il faut préserver les intérêts et l’équilibre de vie.

Dans ces milieux tropicaux reculés, l'entreprise est souvent esseulée et doit mobiliser elle-même les ressources humaines et financières pour atteindre la certification. Elle doit assurer en interne des fonctions qui incombent normalement aux États, d'où les difficultés et le temps nécessaire pour satisfaire à toutes les exigences des référentiels de certification.

Certifier une forêt naturelle tropicale de plusieurs centaines de milliers d'hectares induit beaucoup plus d'efforts que de certifier une forêt tempérée de plantations !


Q : Les exploitants forestiers s'engagent-ils dans ce processus de certification en ymettant vraiment les moyens ?

Si on considère le plan d'aménagement comme étape incontournable du processus de certification, la mise en place d'une certification forestière en milieu tropical revient environ à 10 € l'ha (environ 5 €/ha pour la préparation du Plan d'Aménagement, et environ 5 € de plus / ha pour les investissements supplémentaires afin d'atteindre le niveau requis par la certification).

La démarche de certification, qui est volontaire, traduit donc une volonté forte de la part de l’industriel forestier de faire reconnaître sur les marchés le niveau de gestion atteint dans ses concessions forestières.

 

Q : Quel intérêt de mettre en place des « certifications de légalité » ?

Les certifications de légalité permettent à des sociétés qui ont mis en place un plan d'aménagement, mais qui ne sont pas encore certifiées, de pouvoir attester sur les marchés consommateurs qu'elles respectent intégralement les lois et règlements du pays dans lequel elles sont implantées. En mettant en place ces certificats de légalité, ces sociétés disposent d'un "outil" pour se différencier des sociétés opérant dans des conditions de légalité discutables.

Ces certificats de légalité, comme ceux de gestion forestière, sont délivrés par des organismes indépendants accrédités. Au niveau du Bassin du Congo, les deux principaux systèmes existants sont ceux de la SGS (TLTV) et de BUREAU VERITAS (OLB).


ATTENTION AUX IDEES RECUES :

 

Q : En quoi les forêts tropicales peuvent lutter contre l'effet de serre ?

Les forêts naturelles tropicales sont en général de vieilles forêts en équilibre avec un bilan CO2 nul (la fixation de CO2 par la photosynthèse est compensée par les rejets de CO2 dus aux processus de respiration et décomposition de la matière organique par les microorganismes, champignons et insectes),

- une forêt exploitée de manière responsable est une forêt en croissance constante qui reconstitue son stock de biomasse grâce à la photosynthèse à c'est une forêt qui stocke efficacement le CO2 atmosphérique,

- un m3 de bois transformé, c'est une tonne de CO2 stockée,

- le bois est un matériau renouvelable, en croissance permanente.

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Q :  Pourquoi utiliser des bois tropicaux en plus des bois d’origine locale ?

- C’est une erreur de vouloir opposer les bois entre eux. Ils sont complémentaires : le bois tropical a des propriétés différentes de celles des bois tempérés. Chaque essence de bois est propice à une série d'usages bien connus. Les bois tropicaux, dans leur grande majorité, sont très résistants. On les emploie notamment pour tous les usages extérieurs mais pas uniquement,

- Quelle que soit l’utilisation, LCB recommande de n’utiliser que des bois issus de forêts gérées durablement, si possible avec des certifications comme FSC ou PEFC.

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Q :  Que représente la part de la production des bois tropicaux africains à vocation industrielle par rapport au reste ?

On estime que la part de la production des bois tropicaux africains à vocation industrielle (18 Mm³) représente environ :

  • 1,4 % par rapport à la production mondiale totale de bois (1300 Mm³).

  • 14 % par rapport à la production mondiale de bois tropicaux (125 Mm³).